Mot des présidents

Nul n’aurait pu prévoir l’ampleur des répercussions de la pandémie mondiale partout à travers la planète, et encore moins ses effets sans précédent pour l’industrie du transport aérien.

Restrictions de voyage, fermeture des frontières, concentration des vols vers un nombre limité d’aéroports : nombreux sont les facteurs qui auront contribué à une désertion marquée des aéroports en 2020. À la lumière de prévisions faites par des experts de l’industrie, il nous faudra au moins 5 ans pour retrouver le niveau de trafic passager de 2019.

Cette situation a bien entendu des répercussions à l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec (YQB), qui a vu son élan de croissance et de développement être brusquement freiné dès le début de la crise. L’année 2020 avait pourtant débuté en force alors que l’aéroport enregistrait un achalandage inégalé pour les mois de janvier et de février. En effet, on y constatait une croissance de 6,8 % et de 9,1 % pour ces deux mois, respectivement, par rapport à l’année précédente.

Puis, en l’espace de deux semaines, en raison de la fermeture des frontières, YQB a vu ses vols s’évaporer et ses revenus, s’effondrer de 90 %, bien que l’entreprise doive toujours assumer 60 % de ses dépenses en raison de son statut de service essentiel. Conséquence : les prévisions pour 2020 ont été réévaluées à 600 000 passagers sous réserve de la réouverture des frontières, de la progression du virus dans le monde, des découvertes scientifiques, des stratégies d’affaires des compagnies aériennes, de l’aide gouvernementale à l’industrie aérienne et de la propension des gens à voyager par avion. Bien que les prévisions de YQB étaient parmi les plus pessimistes de son industrie, la réalité s’est avérée encore plus brutale que le pire des scénarios envisagés. YQB a terminé l’année 2020 avec un total de 535 111 passagers, par rapport à 1 789 005 en 2019.

Passagers ayant transité par YQB, par mois : 2019 et 2020

Garder le cap quand la tempête frappe

Notre organisation a dû réagir rapidement à une crise qui est venue affecter tous les volets de ses activités. Comme tout le monde, nous n’avons pas eu le choix de composer avec les répercussions de cette pandémie. La situation a commandé une grande rigueur budgétaire et des décisions difficiles, mais nécessaires. Dans le but de limiter nos pertes financières cumulatives, nous avons dû prendre la difficile, mais inévitable décision d’apporter des ajustements permanents à notre structure organisationnelle. Nous avons évalué nos besoins de personnel en fonction de la nouvelle réalité opérationnelle, des prévisions financières et des prévisions de reprise du trafic aérien à moyen et à long terme. Malgré une réduction du tiers de ses coûts fixes, YQB aura absorbé des pertes de 26,7 M$ en 2020 et estime qu’elles s’élèveront à 100 M$ d’ici son retour à la rentabilité.

Bien que nous n’ayons que peu de contrôle sur ce qu’il adviendra de notre industrie au sortir de la pandémie mondiale, nous étions et demeurons les mieux placés pour réfléchir aux solutions qui s’offrent à nous pour ressortir plus forts de cette épreuve, avec des leviers pour générer de la croissance. Alors que nous nous étions dotés d’une planification stratégique quinquennale axée sur le développement des affaires en début d’année 2020, la crise nous a incités à revoir la priorisation des projets inscrits à ce plan. Dans un contexte où il nous apparaissait évident qu’à court terme notre succès ne passerait pas par un retour du trafic passager, nous avons décidé de miser sur des leviers qui nous permettraient de nous développer différemment pour demeurer un moteur de développement économique pour la grande région de Québec.

Résolument déterminés à transformer un contexte pandémique en un levier de croissance et de repositionnement, nous avons présenté notre plan de relance aux gens d’affaires de la grande région de Québec à la fin de l’année 2020 et en début d’année 2021. Ce plan vise bien sûr à assurer la relance des activités aéroportuaires, mais aussi à renforcer notre rôle de moteur économique régional, à diversifier nos sources de revenus et à nous inscrire dans les efforts de relance des gouvernements. Ce plan repose sur cinq axes et comporte des retombées économiques importantes. Il produira surtout un effet structurant et multiplicateur pour la grande région de Québec ainsi que pour tout l’Est et le Nord du Québec.

Rebondir ensemble

L’industrie du transport aérien est probablement l’une de celles qui sont le plus affectées par la crise qui sévit actuellement. Nous avons été les premiers immobilisés et serons probablement les derniers à reprendre notre envol. C’est tout un écosystème de notre économie qui en sortira fragilisé et qui mettra des années à se rétablir.

Dans les derniers mois, nous avons mis les bouchées doubles pour nous assurer que YQB poursuive son développement stratégique dans un contexte plus exigeant. Tant au niveau du conseil d’administration, qu’au niveau de la direction de YQB, nous travaillons sans relâche à préparer le terrain afin que notre aéroport reprenne rapidement cet élan qui a été si brusquement freiné. C’est aussi le cas de toute notre communauté et de nos partenaires affaires, avec qui nous travaillons étroitement depuis le début de la crise. Il faudra continuer de miser sur le travail d’équipe et les forces vives de la région pour soutenir une relance durable.

Bien sûr, nous n’avons pas les moyens de faire cavalier seul et notre plan de relance ne pourra voir le jour sans l’appui financier des gouvernements du Québec et du Canada ni le soutien de l’ensemble de nos parties prenantes. Il doit devenir le projet de toute une région, porté par sa communauté d’affaires et ses leaders.

Regard tourné vers l’avenir

Nous sommes extrêmement fiers de l’engagement et de la résilience dont ont fait preuve nos employés et nos partenaires d’affaires dans la dernière année. Dans l’adversité, nous avons gardé la tête froide et les yeux rivés sur l’objectif. Nous avons pris des décisions difficiles et avons fait preuve d’humanité et d’humilité dans nos actions. Dans l’œil de la tempête, nous avons rassemblé nos certitudes et nous avons bâti un plan de relance structurant, mobilisant et pérenne pour notre région.

La vitalité et l’attractivité d’une région dépendent en grande partie de la force de son aéroport. Bien que nous ne puissions prévoir quand et comment la relance de notre industrie se matérialisera, nous sommes persuadés que YQB s’est donné les meilleures assises pour aborder la suite des choses. Certes, il faudra du temps pour retrouver un trafic passager à la hauteur de ce que nous avions avant la pandémie. Dans l’intervalle, nous saurons où investir nos efforts pour nous assurer que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour offrir aux gens de la grande région de Québec un aéroport de choix, à dimension humaine, connecté sur les ambitions de sa région et les besoins de ses passagers, et générateur de fierté pour l’ensemble de la population.

En savoir plus sur le plan de relance